Soumettons-nous à l’ordre universel lorsque nous perdons nos amis, comme nous nous y soumettrons lorsqu’il lui plaira de disposer de nous ; acceptons l’arrêt du sort qui les condamne, sans désespoir, comme nous l’accepterons sans résistance lorsqu’il se prononcera contre nous. Les devoirs de la sépulture ne sont pas les derniers devoirs des âmes.
 Denis Diderot, Jacques le Fataliste et son maître (1796). copier la citation

Contexte

“Loin de chercher des excuses aux fautes légères qui lui échappaient, il s’occupait avec toute la méchanceté d’un ennemi à se les exagérer et avec tout l’esprit d’un jaloux à rabaisser le prix de ses vertus par un examen rigoureux des motifs qui l’avaient peut-être déterminé à son insu. Ne prescrivez à vos regrets d’autre terme que celui que le temps y mettra. Soumettons-nous à l’ordre universel lorsque nous perdons nos amis, comme nous nous y soumettrons lorsqu’il lui plaira de disposer de nous ; acceptons l’arrêt du sort qui les condamne, sans désespoir, comme nous l’accepterons sans résistance lorsqu’il se prononcera contre nous. Les devoirs de la sépulture ne sont pas les derniers devoirs des âmes. La terre qui se remue dans ce moment se raffermira sur la tombe de votre amant ; mais votre âme conservera toute sa sensibilité. » Jacques. Mon maître, cela est fort beau ; mais à quoi diable cela revient-il ?” source