À force de parler, un homme finit par croire à ce qu’il dit ; tandis qu’on peut agir contre sa pensée sans la vicier, et faire gagner un mauvais procès sans soutenir qu’il est bon, comme le fait l’avocat plaidant.
 Honoré de Balzac, Illusions perdues (1843). copier la citation

ajouter
Auteur Honoré de Balzac
Œuvre Illusions perdues
Thème pensée force
Date 1843
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Illusions_perdues

Contexte

“S’il dispose la balistique du Droit, s’il fouille dans l’arsenal des moyens que présentent les contradictions de la Jurisprudence, il garde sa conviction sur l’affaire, à laquelle il s’efforce de préparer un triomphe. En un mot, la pensée grise beaucoup moins que la parole. À force de parler, un homme finit par croire à ce qu’il dit ; tandis qu’on peut agir contre sa pensée sans la vicier, et faire gagner un mauvais procès sans soutenir qu’il est bon, comme le fait l’avocat plaidant. Aussi le vieil avoué de Paris peut-il faire, beaucoup mieux qu’un vieil avocat, un bon juge. Un avoué de province a donc bien des raisons d’être un homme médiocre : il épouse de petites passions, il mène de petites affaires, il vit en faisant des frais, il abuse du Code de Procédure, et il plaide !” source