l’ennemi de l’un devenait l’ennemi de tous, ils eussent brisé leurs intérêts les plus urgents pour obéir à la sainte solidarité de leurs cœurs. Incapables tous d’une lâcheté, ils pouvaient opposer un non formidable à toute accusation et se défendre les uns les autres avec sécurité.
 Honoré de Balzac, Illusions perdues (1843). copier la citation

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Auteur Honoré de Balzac
Œuvre Illusions perdues
Thème lâcheté solidarité
Date 1843
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Illusions_perdues

Contexte

“Les souffrances de la misère, quand elles se faisaient sentir, étaient si gaiement supportées, épousées avec une telle ardeur par tous, qu’elles n’altéraient point la sérénité particulière aux visages des jeunes gens encore exempts de fautes graves, qui ne se sont amoindris dans aucune des lâches transactions qu’arrachent la misère mal supportée, l’envie de parvenir sans aucun choix de moyens, et la facile complaisance avec laquelle les gens de lettres accueillent ou pardonnent les trahisons. Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme, est un sentiment qui manque à l’amour, la certitude. Ces jeunes gens étaient sûrs d’eux-mêmes : l’ennemi de l’un devenait l’ennemi de tous, ils eussent brisé leurs intérêts les plus urgents pour obéir à la sainte solidarité de leurs cœurs. Incapables tous d’une lâcheté, ils pouvaient opposer un non formidable à toute accusation et se défendre les uns les autres avec sécurité. Également nobles par le cœur et d’égale force dans les choses de sentiment, ils pouvaient tout penser et se tout dire sur le terrain de la science et de l’intelligence ; de là l’innocence de leur commerce, la gaieté de leur parole.” source