la vie matérielle est assurée ; je médite beaucoup, j’étudie, je ne vois pas où je puis être maintenant blessé, après avoir renoncé au monde où ma vanité pouvait souffrir à tout moment. Les hommes illustres d’une époque sont tenus de vivre à l’écart. Ne sont-ils pas les oiseaux de la forêt ? ils chantent, ils charment la nature, et nul ne doit les apercevoir.
 Honoré de Balzac, Illusions perdues (1843). copier la citation

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Auteur Honoré de Balzac
Œuvre Illusions perdues
Thème vanité nature
Date 1843
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Illusions_perdues

Contexte

“Je vis d’ailleurs par la pensée, je passe la moitié de la journée à la bibliothèque Sainte-Geneviève, où j’acquiers l’instruction qui me manque, et sans laquelle je n’irais pas loin. Aujourd’hui je me trouve donc presque heureux. En quelques jours je me suis conformé joyeusement à ma position. Je me livre dès le jour à un travail que j’aime ; la vie matérielle est assurée ; je médite beaucoup, j’étudie, je ne vois pas où je puis être maintenant blessé, après avoir renoncé au monde où ma vanité pouvait souffrir à tout moment. Les hommes illustres d’une époque sont tenus de vivre à l’écart. Ne sont-ils pas les oiseaux de la forêt ? ils chantent, ils charment la nature, et nul ne doit les apercevoir. Ainsi ferai-je, si tant est que je puisse réaliser les plans ambitieux de mon esprit. Je ne regrette pas madame de Bargeton. Une femme qui se conduit ainsi ne mérite pas un souvenir. Je ne regrette pas non plus d’avoir quitté Angoulême.” source