Un bon joueur qui a perdu aux échecs est franchement convaincu que sa perte est causée par sa faute, et il la cherche dans le début de son jeu, mais il oublie que dans chaque coup, durant tout le jeu, il y avait de pareilles fautes, que pas un seul coup n’était parfait. La faute sur laquelle il attire l’attention, il la remarque seulement parce que son adversaire en a profité.
 Léon Tolstoï, Guerre et Paix (1869). copier la citation

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Auteur Léon Tolstoï
Œuvre Guerre et Paix
Thème perte échec
Date 1869
Langue Français
Référence
Note Traduit par J.-Wladimir Bienstock
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Guerre_et_Paix_(trad._Bienstock)

Contexte

“Il a raison comme les historiens russes qui affirment que Napoléon était attiré à Moscou par l’habileté des capitaines russes. Ici, outre la loi de rétrospectivité qui représente tout le passé comme une série de préparatifs pour un fait qui a eu lieu, il y a encore la réciprocité, qui embrouille toute l’affaire. Un bon joueur qui a perdu aux échecs est franchement convaincu que sa perte est causée par sa faute, et il la cherche dans le début de son jeu, mais il oublie que dans chaque coup, durant tout le jeu, il y avait de pareilles fautes, que pas un seul coup n’était parfait. La faute sur laquelle il attire l’attention, il la remarque seulement parce que son adversaire en a profité. Combien est plus compliqué le jeu de la guerre qui se passe dans certaines conditions de temps, où ce n’est pas une seule volonté qui guide des machines inanimées et où tout découle des chocs innombrables de diverses causes !” source