“ Parler de justice et d’injustice en soi n’a point de sens ; une infraction, une violation, un dépouillement, une distinction en soi, ne pouvant être évidemment quelque chose d’ « injuste », attendu que la vie procède essentiellement, c’est-à-dire dans ses fonctions élémentaires, par infraction, violation, dépouillement, destruction et qu’on ne saurait l’imaginer procédant autrement. ”
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale (1887). copier la citation
Auteur | Friedrich Nietzsche |
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Œuvre | Généalogie de la morale |
Thème | justice injustice |
Date | 1887 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Henri Albert |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/La_G%C3%A9n%C3%A9alogie_de_la_morale |
Contexte
“— Conséquemment ce n’est que depuis l’institution de la loi qu’il peut être question de « justice » et d’« injustice » (et non pas, comme le veut Dühring, depuis que l’acte de violation est commis) . Parler de justice et d’injustice en soi n’a point de sens ; une infraction, une violation, un dépouillement, une distinction en soi, ne pouvant être évidemment quelque chose d’ « injuste », attendu que la vie procède essentiellement, c’est-à-dire dans ses fonctions élémentaires, par infraction, violation, dépouillement, destruction et qu’on ne saurait l’imaginer procédant autrement. Il faut même s’avouer quelque chose de plus grave encore : c’est que, au point de vue biologique le plus élevé, les conditions de vie par quoi s’exerce la protection légale, ne peuvent jamais être qu’exceptionnelles en tant qu’elles sont des restrictions partielles de la volonté de vie proprement dite qui tend à la domination, et qu’elles sont subordonnées à sa tendance générale sous forme de moyens particuliers, c’est-à-dire de moyens de créer des unités de domination toujours plus grandes.”
source