Si l’on enlève au bossu sa bosse, on lui prend en même temps son esprit — c’est ainsi qu’enseigne le peuple. Et si l’on rend ses yeux à l’aveugle, il voit sur terre trop de choses mauvaises : en sorte qu’il maudit celui qui l’a guéri. Celui cependant qui fait courir le boiteux lui fait le plus grand tort : car à peine sait-il courir que ses vices l’emportent.
 Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra (1891). copier la citation

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Auteur Friedrich Nietzsche
Œuvre Ainsi parlait Zarathoustra
Thème vice temps
Date 1891
Langue Français
Référence
Note Traduit par Henri Albert
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Ainsi_parlait_Zarathoustra

Contexte

“Tu peux guérir des aveugles, faire courir des boiteux et tu peux alléger un peu celui qui a une trop lourde charge derrière lui : — Ce serait, je crois, la véritable façon de faire que les infirmes croient en Zarathoustra ! » Mais Zarathoustra répondit ainsi à celui qui avait parlé : Si l’on enlève au bossu sa bosse, on lui prend en même temps son esprit — c’est ainsi qu’enseigne le peuple. Et si l’on rend ses yeux à l’aveugle, il voit sur terre trop de choses mauvaises : en sorte qu’il maudit celui qui l’a guéri. Celui cependant qui fait courir le boiteux lui fait le plus grand tort : car à peine sait-il courir que ses vices l’emportent. — Voilà ce que le peuple enseigne sur les infirmes. Et pourquoi Zarathoustra n’apprendrait-il pas du peuple ce que le peuple a appris de Zarathoustra ? Mais, depuis que j’habite parmi les hommes, c’est pour moi la moindre des choses de m’apercevoir de ceci :” source