Une affection de l’âme est une passion dans l’exacte mesure seulement où il nous est impossible de la concevoir clairement, où par suite elle n’est pas nôtre, La faire nôtre par la pensée, c’est lui enlever tout ce qu’elle peut avoir de contraire à notre liberté. On commettrait une erreur en croyant que dans l’homme devenu libre rien ne doit subsister des passions qui l’ont dominé
 Baruch Spinoza, Éthique (1677). copier la citation

ajouter
Auteur Baruch Spinoza
Œuvre Éthique
Thème liberté passion
Date 1677
Langue Français
Référence
Note Traduit par Charles Appuhn
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89thique_(Appuhn,_1913)

Contexte

“Le stoïcisme, attribue à l’homme un pouvoir qu’il n’a pas et est en même temps un fatalisme. Seule la connaissance de notre véritable condition, de la nature et des causes de nos passions peut nous affranchir. Une affection de l’âme est une passion dans l’exacte mesure seulement où il nous est impossible de la concevoir clairement, où par suite elle n’est pas nôtre, La faire nôtre par la pensée, c’est lui enlever tout ce qu’elle peut avoir de contraire à notre liberté. On commettrait une erreur en croyant que dans l’homme devenu libre rien ne doit subsister des passions qui l’ont dominé ; ce serait oublier qu’il y a dans toute passion quelque chose de rationnel, de volontaire et de légitime, comme il y a dans toute erreur un élément positif de vérité. La science la plus parfaite consisterait à s’expliquer, en les complétant, les perceptions que l’on a ;” source