Pour que l’attaquant soit victorieux, il faut que l’attaqué le permette ou l’ordonne ; car que de moyens adroits n’a-t-il pas pour forcer l’agresseur d’user de force ! Le plus libre & le plus doux de tous les actes n’admet point de violence réelle, la nature & la raison s’y opposent
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“Soit donc que la femelle de l’homme partage ou non ses désirs & veule ou non les satisfaire, elle le repousse & se défend toujours, mais non pas toujours avec la même force, ni par conséquent avec le même succès. Pour que l’attaquant soit victorieux, il faut que l’attaqué le permette ou l’ordonne ; car que de moyens adroits n’a-t-il pas pour forcer l’agresseur d’user de force ! Le plus libre & le plus doux de tous les actes n’admet point de violence réelle, la nature & la raison s’y opposent : la nature, en ce qu’elle a pourvu le plus faible d’autant de force qu’il en faut pour résister quand il lui plaît ; la raison, en ce qu’une violence réelle est non seulement le plus brutal de tous les actes, mais le plus contraire à sa fin, soit parce que l’homme déclare ainsi la guerre à sa compagne, & l’autorise à défendre sa personne & sa liberté aux dépens même de la vie de l’agresseur, soit parce que la femme seule est juge de l’état où elle se trouve, & qu’un enfant n’auroit point de père si tout homme en pouvoit usurper les droits.” source