La félicité des sens est passagère ; l’état habituel du cœur y perd toujours. Vous avez plus joui par l’espérance que vous ne jouirez jamais en réalité.
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“"Croyez-vous, cher Emile, qu’un homme, en quelque situation qu’il se trouve, puisse être plus heureux que vous l’êtes depuis trois mois ? Si vous le croyez, détrompez-vous. Avant de goûter les plaisirs de la vie, vous en avez épuisé le bonheur. Il n’y a rien au delà de ce que vous avez senti. La félicité des sens est passagère ; l’état habituel du cœur y perd toujours. Vous avez plus joui par l’espérance que vous ne jouirez jamais en réalité. L’imagination qui pare ce qu’on désire l’abandonne dans la possession. Hors le seul être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. Si cet état eût pu durer toujours, vous auriez trouvé le bonheur suprême.” source