Si l’homme est un être fort, & si l’enfant est un être faible, ce n’est pas parce que le premier a plus de force absolue que le second, mais c’est parce que le premier peut naturellement se suffire à lui-même et que l’autre ne le peut. L’homme doit donc avoir plus de volontés, & l’enfant plus de fantaisies
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“La société a fait l’homme plus faible, non seulement en lui ôtant le droit qu’il avait sur ses propres forces, mais surtout en les lui rendant insuffisantes. Voilà pourquoi ses désirs se multiplient avec sa faiblesse, & voilà ce qui fait celle de l’enfance, comparée à l’âge d’homme. Si l’homme est un être fort, & si l’enfant est un être faible, ce n’est pas parce que le premier a plus de force absolue que le second, mais c’est parce que le premier peut naturellement se suffire à lui-même et que l’autre ne le peut. L’homme doit donc avoir plus de volontés, & l’enfant plus de fantaisies ; mot par lequel j’entends tous les désirs qui ne sont pas de vrais besoins, & qu’on ne peut contenter qu’avec le secours d’autrui. J’ai dit la raison de cet état de faiblesse. La nature y pourvoit par l’attachement des pères & des mères :” source