“ Si vous faites qu’en passant dans un nouvel âge les jeunes gens ne prennent point en mépris celui qui l’a précédé, qu’en contractant de nouvelles habitudes ils n abandonnent point les anciennes, & qu’ils aiment toujours à faire ce qui est bien, sans égard au temps où ils ont commencé, alors seulement vous aurez sauvé votre ouvrage, & vous serez sûrs d’eux jusqu’à la fin de leurs jours ”
Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation
Auteur | Jean-Jacques Rousseau |
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Œuvre | Émile, ou De l’éducation |
Thème | mépris âge |
Date | 1762 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89mile,_ou_De_l%E2%80%99%C3%A9ducatio... |
Contexte
“les gens immodérés changent tous les jours d’affections, de goûts, de sentiments, & n’ont pour toute constance que l’habitude du changement ; mais l’homme réglé revient toujours à ses anciennes pratiques, & ne perd pas même dans sa vieillesse le goût des plaisirs qu’il aimoit enfant.
Si vous faites qu’en passant dans un nouvel âge les jeunes gens ne prennent point en mépris celui qui l’a précédé, qu’en contractant de nouvelles habitudes ils n abandonnent point les anciennes, & qu’ils aiment toujours à faire ce qui est bien, sans égard au temps où ils ont commencé, alors seulement vous aurez sauvé votre ouvrage, & vous serez sûrs d’eux jusqu’à la fin de leurs jours ; car la révolution la plus à craindre est celle de l’âge sur lequel vous veillez maintenant. Comme on le regrette toujours, on perd difficilement dans la suite les goûts qu’on y a conservés ; au lieu que, quand ils sont interrompus, on ne les reprend de la vie.”
source