“ Car tant que notre cœur enferme d’une façon permanente l’image d’un autre être, ce n’est pas seulement notre bonheur qui peut à tout moment être détruit ; quand ce bonheur est évanoui, quand nous avons souffert, puis que nous avons réussi à endormir notre souffrance, ce qui est aussi trompeur et précaire qu’avait été le bonheur même, c’est le calme. ”
Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919). copier la citation
Auteur | Marcel Proust |
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Œuvre | À l'ombre des jeunes filles en fleurs |
Thème | souffrance bonheur |
Date | 1919 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%80_l%E2%80%99ombre_des_jeunes_filles_... |
Contexte
“de croire que j’étais tranquillement installé dans le bonheur, j’avais été insensé, maintenant que j’avais renoncé à être heureux, de tenir pour assuré que du moins j’étais devenu, je pourrais rester calme. Car tant que notre cœur enferme d’une façon permanente l’image d’un autre être, ce n’est pas seulement notre bonheur qui peut à tout moment être détruit ; quand ce bonheur est évanoui, quand nous avons souffert, puis que nous avons réussi à endormir notre souffrance, ce qui est aussi trompeur et précaire qu’avait été le bonheur même, c’est le calme. Le mien finit par revenir, car ce qui, modifiant notre état moral, nos désirs, est entré, à la faveur d’un rêve, dans notre esprit, cela aussi peu à peu se dissipe, la permanence et la durée ne sont promises à rien, pas même à la douleur.”
source