“ La question n'est donc pas de savoir si un homme est faible ou s'il est fort, mais s'il peut soutenir le poids de ses souffrances, qu'elles soient morales ou physiques ; et je trouve aussi étonnant que l'on nomme lâche le malheureux qui se prive de la vie, que si l'on donnait ce nom au malade qui succombe à une fièvre maligne. ”
Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774). copier la citation
Auteur | Johann Wolfgang von Goethe |
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Œuvre | Les Souffrances du jeune Werther |
Thème | suicide souffrance lâcheté |
Date | 1774 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Pierre Leroux |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Werther |
Contexte
“Voyons donc si nous ne pourrons pas nous représenter d'une autre manière ce qui doit se passer dans l'âme d'un homme qui se détermine à rejeter le fardeau de la vie, ce fardeau si cher à d'autres : car nous n'avons vraiment le droit de juger une chose qu'autant que nous la comprenons.
«La nature humaine a ses bornes, continuai-je ; elle peut, jusqu'à un certain point, supporter la joie, la peine, la douleur ; ce point passé, elle succombe. La question n'est donc pas de savoir si un homme est faible ou s'il est fort, mais s'il peut soutenir le poids de ses souffrances, qu'elles soient morales ou physiques ; et je trouve aussi étonnant que l'on nomme lâche le malheureux qui se prive de la vie, que si l'on donnait ce nom au malade qui succombe à une fièvre maligne.
— Voilà un étrange paradoxe ! s'écria Albert. — Cela est plus vrai que vous ne croyez, répondis-je. Vous conviendrez que nous qualifions de maladie mortelle celle qui attaque le corps avec tant de violence que les forces de la nature sont en partie détruites, en partie affaiblies, en sorte qu'aucune crise salutaire ne peut plus rétablir le cours ordinaire de la vie.” source
«La nature humaine a ses bornes, continuai-je ; elle peut, jusqu'à un certain point, supporter la joie, la peine, la douleur ; ce point passé, elle succombe. La question n'est donc pas de savoir si un homme est faible ou s'il est fort, mais s'il peut soutenir le poids de ses souffrances, qu'elles soient morales ou physiques ; et je trouve aussi étonnant que l'on nomme lâche le malheureux qui se prive de la vie, que si l'on donnait ce nom au malade qui succombe à une fièvre maligne.
— Voilà un étrange paradoxe ! s'écria Albert. — Cela est plus vrai que vous ne croyez, répondis-je. Vous conviendrez que nous qualifions de maladie mortelle celle qui attaque le corps avec tant de violence que les forces de la nature sont en partie détruites, en partie affaiblies, en sorte qu'aucune crise salutaire ne peut plus rétablir le cours ordinaire de la vie.” source