pour que nous découvrions que nous sommes amoureux, peut-être même pour que nous le devenions, il faut qu'arrive le jour de la séparation.
 Marcel Proust, Albertine disparue (1925). copier la citation

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Auteur Marcel Proust
Œuvre Albertine disparue
Thème amour séparation
Date 1925
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Albertine_disparue/Texte_entier

Contexte

“C'est le lot d'un certain âge, qui peut venir très tôt, qu'on soit rendu moins amoureux par un être que par un abandon où de cet être on finit par ne plus savoir qu'une chose, sa figure étant obscurcie, son âme inexistante, votre préférence toute récente et inexpliquée : c'est qu'on aurait besoin pour ne plus souffrir qu'il vous fît dire : «Me recevriez-vous ?» Ma séparation d'avec Albertine, le jour où Françoise m'avait dit : «Mademoiselle Albertine est partie», était comme une allégorie de tant d'autres séparations. Car bien souvent pour que nous découvrions que nous sommes amoureux, peut-être même pour que nous le devenions, il faut qu'arrive le jour de la séparation. Dans ce cas, où c'est une attente vaine, un mot de refus qui fixe un choix, l'imagination fouettée par la souffrance va si vite dans son travail, fabrique avec une rapidité si folle un amour à peine commencé et qui restait informe, destiné à rester à l'état d'ébauche depuis des mois, que par instants l'intelligence, qui n'a pu rattraper le cœur, s'étonne, s'écrie : «Mais tu es fou, dans quelles pensées nouvelles vis-tu si douloureusement ?” source

Explications et analyses

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