Quand une grande charge est vacante, soit par la mort de celui qui en était revêtu, soit par sa disgrâce (ce qui arrive très-souvent), cinq ou six prétendants à la charge présentent une requête à l'empereur pour avoir la permission de divertir sa majesté et sa cour d'une danse sur la corde ; et celui qui saute le plus haut sans tomber obtient la charge.
 Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver (1726). copier la citation

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Auteur Jonathan Swift
Œuvre Les Voyages de Gulliver
Thème pouvoir courtisanerie arbitraire
Date 1726
Langue Français
Référence
Note Traduit par Pierre-François Guyot Desfontaines
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Voyages_de_Gulliver/Texte_entier

Contexte

“Ceux qui pratiquent cet exercice sont les personnes qui aspirent aux grands emplois, et souhaitent de devenir les favoris de la cour ; ils sont pour cela formés dès leur jeunesse à ce noble exercice, qui convient surtout aux personnes de haute naissance. Quand une grande charge est vacante, soit par la mort de celui qui en était revêtu, soit par sa disgrâce (ce qui arrive très-souvent), cinq ou six prétendants à la charge présentent une requête à l'empereur pour avoir la permission de divertir sa majesté et sa cour d'une danse sur la corde ; et celui qui saute le plus haut sans tomber obtient la charge. Il arrive très-souvent qu'on ordonne aux grands magistrats de danser aussi sur la corde, pour montrer leur habileté et pour faire connaître à l'empereur qu'ils n'ont pas perdu leur talent. Flimnap, grand-trésorier de l'empire, passe pour avoir l'adresse de faire une cabriole sur la corde au moins un pouce plus haut qu'aucun autre seigneur de l'empire : je l'ai vu plusieurs fois faire le saut périlleux (que nous appelons le sommerset) sur une petite planche de bois attachée à la corde, qui n'est pas plus grosse qu'une ficelle ordinaire.” source
Citation originale

Explications et analyses

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