Souvent le pauvre n’a pas aussi froid ni aussi faim qu’il est sale, déguenillé et ignorant. Il y va en partie de son goût, non pas seulement de son infortune. Si vous lui donnez de l’argent, peut-être n’en achètera-t-il que plus de guenilles.
 Henry David Thoreau, Walden ou la Vie dans les bois (1854). copier la citation

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Auteur Henry David Thoreau
Œuvre Walden ou la Vie dans les bois
Thème argent faim
Date 1854
Langue Français
Référence
Note Traduit par Louis Fabulet
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Walden_ou_la_vie_dans_les_bois/Fabulet/Te...

Contexte

“Assurez-vous que l’assistance que vous donnez aux pauvres est bien celle dont ils ont le plus besoin, s’agît-il de votre exemple qui les laisse loin derrière. Si vous donnez de l’argent, dépensez-vous avec, et ne vous contentez pas de le leur abandonner. Il nous arrive de faire de curieuses méprises. Souvent le pauvre n’a pas aussi froid ni aussi faim qu’il est sale, déguenillé et ignorant. Il y va en partie de son goût, non pas seulement de son infortune. Si vous lui donnez de l’argent, peut-être n’en achètera-t-il que plus de guenilles. J’avais coutume de m’apitoyer sur ces balourds d’ouvriers irlandais qui taillent la glace sur l’étang, sous des hardes si minces et si déguenillées, alors que je grelottais dans mes vêtements plus propres et quelque peu plus élégants, lorsque, par un jour de froid noir, l’un d’eux ayant glissé dans l’eau vint chez moi se réchauffer, sur quoi je vis qu’il dépouillait trois pantalons, plus deux paires de bas, avant d’arriver à la peau, quoique assez sales et assez en loques, il est vrai, et qu’il pouvait se permettre de refuser les vêtements d’extra que je lui offris, tant il en avait d’intra.” source