On ne peut s’empêcher d’être étonné, quand on songe au nombre immense de vaisseaux et d’hommes, qui s’exposent tous les jours en allant chercher du thé à la Chine, du café en Arabie, du sucre et du tabac en Amérique ; tous objets, sans lesquels nos ancêtres vivoient fort bien.
 Benjamin Franklin, Vie de Benjamin Franklin (1791). copier la citation

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Auteur Benjamin Franklin
Œuvre Vie de Benjamin Franklin
Thème Amérique sucre
Date 1791
Langue Français
Référence
Note Traduit par Jean-Henri Castéra
Lien web https://www.atramenta.net/lire/vie-de-benjamin-franklin-ecrite-par-lui-m...

Contexte

“Mais quand la navigation n’est employée qu’à charier des choses inutiles, des objets d’un vain luxe, il n’est pas certain que les avantages qui en résultent, suffisent pour contre-balancer les malheurs qu’elle occasionne en mettant en danger la vie de tant d’hommes, qui parcourent sans cesse le vaste Océan ; et lorsqu’elle sert à piller des vaisseaux et à transporter des esclaves, elle est, sans contredit, un moyen funeste d’accroître les calamités qui affligent la nature humaine.
On ne peut s’empêcher d’être étonné, quand on songe au nombre immense de vaisseaux et d’hommes, qui s’exposent tous les jours en allant chercher du thé à la Chine, du café en Arabie, du sucre et du tabac en Amérique ; tous objets, sans lesquels nos ancêtres vivoient fort bien. Le seul commerce du sucre emploie mille vaisseaux, et celui du tabac presqu’autant. Pour l’utilité du tabac, on n’en peut presque rien dire ; et quant au sucre, combien ne seroit-il pas plus glorieux de sacrifier le plaisir momentané que nous avons à en prendre deux fois par jour dans notre thé, que d’encourager les cruautés sans nombre qu’on exerce continuellement pour nous le procurer !
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