“ En se rappelant plus tard le total de tout ce qu’on a fait pour une femme, on se rend compte souvent que les actes inspirés par le désir de montrer qu’on aime, de se faire aimer, de gagner des faveurs, ne tiennent guère plus de place que ceux dus au besoin humain de réparer les torts envers l’être qu’on aime, par simple devoir moral, comme si on ne l’aimait pas. ”
Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe (1921). copier la citation
Auteur | Marcel Proust |
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Œuvre | Sodome et Gomorrhe |
Thème | désir femmes |
Date | 1921 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Sodome_et_Gomorrhe/Texte_entier |
Contexte
“, au sein du mouvement de retrait qui constitue l’un des deux éléments du rythme, à quoi bon distinguer encore les reflux de la pitié humaine, qui, opposés à l’amour, quoique ayant peut-être inconsciemment la même cause, produisent en tout cas les mêmes effets ? En se rappelant plus tard le total de tout ce qu’on a fait pour une femme, on se rend compte souvent que les actes inspirés par le désir de montrer qu’on aime, de se faire aimer, de gagner des faveurs, ne tiennent guère plus de place que ceux dus au besoin humain de réparer les torts envers l’être qu’on aime, par simple devoir moral, comme si on ne l’aimait pas. « Mais enfin qu’est-ce que j’ai pu faire ? » me demanda Albertine. On frappa ; c’était le lift ; la tante d’Albertine, qui passait devant l’hôtel en voiture, s’était arrêtée à tout hasard pour voir si elle n’y était pas et la ramener.”
source