Quel esprit généreux ne trouve d’ailleurs indigne de l’homme et de Dieu, la vertu par calcul qui suppose une éternité de plaisirs offerte par toutes les religions à qui remplit, pendant quelques heures d’existence, certaines conditions bizarres et souvent contre nature ? N’est-il pas ridicule de donner des sens impétueux à l’homme et de lui en interdire la satisfaction.
 Honoré de Balzac, Séraphîta (1834). copier la citation

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Auteur Honoré de Balzac
Œuvre Séraphîta
Thème satisfaction religion
Date 1834
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/S%C3%A9raph%C3%AEta

Contexte

“Qu’est cette alternative présentée à l’homme par toutes les religions d’aller bouillir dans une chaudière éternelle, ou de se promener en robe blanche, une palme à la main, la tête ceinte d’une auréole ? Se peut-il que cette invention païenne soit le dernier mot d’un Dieu ? Quel esprit généreux ne trouve d’ailleurs indigne de l’homme et de Dieu, la vertu par calcul qui suppose une éternité de plaisirs offerte par toutes les religions à qui remplit, pendant quelques heures d’existence, certaines conditions bizarres et souvent contre nature ? N’est-il pas ridicule de donner des sens impétueux à l’homme et de lui en interdire la satisfaction. D’ailleurs, à quoi bon ces maigres objections quand le Bien et le Mal sont également annulés ? Le Mal existe-t-il ? Si la substance dans toutes ses formes est Dieu, le Mal est Dieu. La faculté de raisonner aussi bien que la faculté de sentir étant donnée à l’homme pour en user, rien n’est plus pardonnable que de chercher un sens aux douleurs humaines, et d’interroger l’avenir ;” source