Il y a diverses classes de forts, de beaux, de bons esprits, et de pieux, dont chacun doit régner chez soi, non ailleurs. Ils se rencontrent quelquefois ; et le fort et le beau se battent sottement à qui sera le maître l’un de l’autre ; car leur maîtrise est de divers genre. Ils ne s’entendent pas ; et leur faute est de vouloir régner partout. Rien ne le peut, non pas même la force
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Auteur Blaise Pascal
Œuvre Pensées
Thème soi force
Date 1670
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Pensées/Édition_de_Port-Royal/Texte_ent...

Contexte

“Nous sommes si malheureux, que nous ne pouvons prendre plaisir à une chose, qu’à condition de nous fâcher si elle nous réussit mal, ce que mille choses peuvent faire, et font à toute heure. Qui aurait trouvé le secret de se réjouir du bien sans être touché du mal contraire, aurait trouvé le point. [§] Il y a diverses classes de forts, de beaux, de bons esprits, et de pieux, dont chacun doit régner chez soi, non ailleurs. Ils se rencontrent quelquefois ; et le fort et le beau se battent sottement à qui sera le maître l’un de l’autre ; car leur maîtrise est de divers genre. Ils ne s’entendent pas ; et leur faute est de vouloir régner partout. Rien ne le peut, non pas même la force : elle ne fait rien au royaume des savants : elle n’est maîtresse que des actions extérieures. [§] Ferox gens nullam esse vitam sine armis putat . Ils aiment mieux la mort que la paix : les autres aiment mieux la mort que la guerre.” source