Il y a un homme qui est grand, sublime, dont la mort est admirable, c’est le mari, qui, après avoir vu successivement se briser par la mort de sa femme tout ce qui pouvait lui rester d’illusions au cœur, embrasse par la pensée sa femme sous une tombe.
 Gustave Flaubert, Madame Bovary (1856). copier la citation

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Auteur Gustave Flaubert
Œuvre Madame Bovary
Thème mort pensée
Date 1856
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Madame_Bovary/Texte_entier

Contexte

“Sur le cadavre de la femme, l’auteur a montré les taches que lui ont laissées les vomissements du poison ; elles ont sali le linceul blanc dans lequel elle va être ensevelie, il a voulu en faire un objet de dégoût ; mais il y a un homme qui est sublime, c’est le mari, sur le bord de cette fosse. Il y a un homme qui est grand, sublime, dont la mort est admirable, c’est le mari, qui, après avoir vu successivement se briser par la mort de sa femme tout ce qui pouvait lui rester d’illusions au cœur, embrasse par la pensée sa femme sous une tombe. Mettez-le, je vous en prie, dans vos souvenirs, l’auteur a été au delà — Lamartine le lui a dit — de ce qui était permis, pour rendre la mort de la femme hideuse et l’expiation plus terrible. L’auteur a su concentrer tout l’intérêt sur l’homme qui n’avait pas dévié de la ligne du devoir, qui est resté avec son caractère médiocre, sans doute, l’auteur ne pouvait pas changer son caractère, mais avec toute la générosité de son cœur, et il a accumulé toutes les horreurs sur la mort de sa femme qui l’a trompé, ruiné, qui s’est livrée aux usuriers, qui a mis en circulation des billets faux, et enfin est arrivée au suicide.” source