le monde est une féerie. La musique des Italiens me ravit, et pendant que mon âme nage dans un plaisir divin, je suis lorgnée, admirée ; mais, par un seul de mes regards, je fais baisser les yeux au plus hardi jeune homme.
 Honoré de Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées (1841). copier la citation

Contexte

“tu joueras très bien de cette machine, tu pourras demeurer à Paris et y devenir, comme dit ma mère, une femme à la mode. Oh ! je ne te laisserai certes pas dans ta bastide. Lundi. Voilà quinze jours, ma chère, que je vis de la vie du monde : un soir aux Italiens, l’autre au grand Opéra, de là toujours au bal. Ah ! le monde est une féerie. La musique des Italiens me ravit, et pendant que mon âme nage dans un plaisir divin, je suis lorgnée, admirée ; mais, par un seul de mes regards, je fais baisser les yeux au plus hardi jeune homme. J’ai vu là des jeunes gens charmants ; eh ! bien, pas un ne me plaît ; aucun ne m’a causé l’émotion que j’éprouve en entendant Garcia dans son magnifique duo avec Pellegrini dans Otello. Mon Dieu ! combien ce Rossini doit être jaloux pour avoir si bien exprimé la jalousie ?” source