chacun ne tireroit de revenu que de sa terre, et n’en tireroit précisément que ce qu’il lui faut pour ne pas mourir de faim. Mais, comme ce n’est pas la centième partie des revenus d’un royaume, il faudroit que le nombre des habitants diminuât à proportion, et qu’il n’en restât que la centième partie.
Fais bien attention jusqu’où vont les revenus de l’industrie.
 Montesquieu, Lettres persanes (1721). copier la citation

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Auteur Montesquieu
Œuvre Lettres persanes
Thème industrie faim
Date 1721
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_persanes

Contexte

“Il n’y auroit presque plus de relation de facultés entre les citoyens ; cette circulation de richesses et cette progression de revenus, qui vient de la dépendance où sont les arts les uns des autres, cesseroient absolument ; chacun ne tireroit de revenu que de sa terre, et n’en tireroit précisément que ce qu’il lui faut pour ne pas mourir de faim. Mais, comme ce n’est pas la centième partie des revenus d’un royaume, il faudroit que le nombre des habitants diminuât à proportion, et qu’il n’en restât que la centième partie. Fais bien attention jusqu’où vont les revenus de l’industrie. Un fonds ne produit annuellement à son maître que la vingtième partie de sa valeur ; mais, avec une pistole de couleur, un peintre fera un tableau qui lui en vaudra cinquante. On en peut dire de même des orfèvres, des ouvriers en laine, en soie, et de toutes sortes d’artisans.” source