Qui désespère a tort. Le progrès se réveille infailliblement, et, en somme, on pourrait dire qu’il marche, même endormi, car il a grandi. Quand on le revoit debout, on le retrouve plus haut. Être toujours paisible, cela ne dépend pas plus du progrès que du fleuve ; n’y élevez point de barrage ; n’y jetez pas de rocher ; l’obstacle fait écumer l’eau et bouillonner l’humanité.
 Victor Hugo, Les Misérables (1862). copier la citation

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Auteur Victor Hugo
Œuvre Les Misérables
Thème humanité progrès
Date 1862
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Misérables

Contexte

“et c’est une des poignantes anxiétés du penseur de voir l’ombre sur l’âme humaine, et de tâter dans les ténèbres, sans pouvoir le réveiller, le progrès endormi. — Dieu est peut-être mort, disait un jour à celui qui écrit ces lignes Gérard de Nerval, confondant le progrès avec Dieu, et prenant l’interruption du mouvement pour la mort de l’Être. Qui désespère a tort. Le progrès se réveille infailliblement, et, en somme, on pourrait dire qu’il marche, même endormi, car il a grandi. Quand on le revoit debout, on le retrouve plus haut. Être toujours paisible, cela ne dépend pas plus du progrès que du fleuve ; n’y élevez point de barrage ; n’y jetez pas de rocher ; l’obstacle fait écumer l’eau et bouillonner l’humanité. De là des troubles ; mais, après ces troubles, on reconnaît qu’il y a du chemin de fait. Jusqu’à ce que l’ordre, qui n’est autre chose que la paix universelle, soit établi, jusqu’à ce que l’harmonie et l’unité règnent, le progrès aura pour étapes les révolutions.” source