Peu d’hommes ont autant gémi que moi, peu ont autant versé de pleurs dans leur vie ; mais jamais la pauvreté ni la crainte d’y tomber ne m’ont fait pousser un soupir ni répandre une larme. Mon âme, à l’épreuve de la fortune, n’a connu de vrais biens ni de vrais maux que ceux qui ne dépendent pas d’elle
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Auteur Jean-Jacques Rousseau
Œuvre Les Confessions
Thème pauvreté crainte
Date 1782
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Confessions_(Rousseau)

Contexte

“Dans le cours d’une vie inégale et mémorable par ses vicissitudes, souvent sans asile et sans pain, j’ai toujours vu du même œil l’opulence et la misère. Au besoin, j’aurais pu mendier ou voler comme un autre, mais non pas me troubler pour en être réduit là. Peu d’hommes ont autant gémi que moi, peu ont autant versé de pleurs dans leur vie ; mais jamais la pauvreté ni la crainte d’y tomber ne m’ont fait pousser un soupir ni répandre une larme. Mon âme, à l’épreuve de la fortune, n’a connu de vrais biens ni de vrais maux que ceux qui ne dépendent pas d’elle ; et c’est quand rien ne m’a manqué pour le nécessaire que je me suis senti le plus malheureux des mortels. À peine parus-je aux yeux de madame de Warens que son air me rassura. Je tressaillis au premier son de sa voix ;” source