On ne peut pas faire travailler un homme comme un cheval, le faire vivre et le nourrir comme un porc, et, dans le même élan, lui demander d’avoir des aspirations saines et des vues pleines d’idéal.
 Jack London, Le Peuple de l'Abîme (1903). copier la citation

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Auteur Jack London
Œuvre Le Peuple de l'Abîme
Thème idéaux porc
Date 1903
Langue Français
Référence
Note Traduit par François Postif
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Peuple_de_l’Abîme

Contexte

“Sous-alimentés, mal nourris, souffrant des effets diaboliques d’une surpopulation grandissante et de la misère, ils développent chez eux un désir morbide pour la boisson, exactement comme l’estomac malade de l’ouvrier d’une certaine usine de Manchester, où la surproduction est de rigueur, réclame avec force, quantité de vinaigre, ou d’autres denrées aussi néfastes. Le travail malsain, la vie malsaine engendrent des appétits et des désirs malsains. On ne peut pas faire travailler un homme comme un cheval, le faire vivre et le nourrir comme un porc, et, dans le même élan, lui demander d’avoir des aspirations saines et des vues pleines d’idéal. Dès que la vie de famille disparaît, le débit de boissons la remplace. Ce ne sont pas seulement les hommes et les femmes dégoûtés de tout, ceux qui travaillent comme des brutes, et qui sont aveulis par la saleté et la monotonie de leur existence, qui fréquentent les cafés, mais aussi le troupeau des hommes et des femmes sans aucune vie de famille, qui se sauvent de chez eux pour venir s’agglutiner aux consommateurs brillants et bruyants des débits de boisson, dans l’espoir futile de satisfaire ce désir d’être en compagnie.” source