la liberté que l’on accordait à un dieu à l’égard des autres dieux, on finit par se l’accorder à soi-même à l’égard des lois, des mœurs et des voisins. Le monothéisme, au contraire, cette conséquence rigide de la doctrine d’un homme normal — donc la foi en un dieu normal, à côté duquel il n’y a que des faux-dieux mensongers — fut peut-être jusqu’à présent le plus grand danger de l’humanité
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Auteur Friedrich Nietzsche
Œuvre Le Gai Savoir
Thème humanité liberté
Date 1882
Langue Français
Référence
Note Traduit par Henri Albert
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Gai_Savoir/Texte_entier

Contexte

“L’invention de dieux, de héros, de surhumains de toutes espèces, ainsi que d’hommes conformés différemment et de soushumains, de nains, de fées, de centaures, de satyres, de démons et de diables était l’inappréciable préparation à justifier l’égoïsme et la glorification de l’individu : la liberté que l’on accordait à un dieu à l’égard des autres dieux, on finit par se l’accorder à soi-même à l’égard des lois, des mœurs et des voisins. Le monothéisme, au contraire, cette conséquence rigide de la doctrine d’un homme normal — donc la foi en un dieu normal, à côté duquel il n’y a que des faux-dieux mensongers — fut peut-être jusqu’à présent le plus grand danger de l’humanité ; c’est alors que l’humanité fut menacée de cet arrêt prématuré que la plupart des autres espèces animales, autant que nous pouvons en juger, ont atteint depuis longtemps ; ces espèces animales qui croient toutes à un animal normal, à un idéal de leur espèce, et qui se sont définitivement identifiées à la moralité des mœurs.” source