Le jeune homme, élevé convenablement par la musique, ne saisira-t-il pas avec une étonnante sagacité ce qu’il y a de défectueux et d’imparfait dans les ouvrages de l’art et de la nature, et n’en éprouvera-t-il pas une impression juste et pénible ?
 Platon, La République. copier la citation

ajouter
Auteur Platon
Œuvre La République
Thème musique art
Date
Langue Français
Référence
Note Traduit par Victor Cousin
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9publique_(trad._Cousin)

Contexte

“Si la musique, mon cher Glaucon, est la partie principale de l’éducation, n’est-ce pas parce que le rhythme et l’harmonie ont au suprême degré la puissance de pénétrer dans l’ame, de s’en emparer, d’y introduire le beau et de la soumettre à son empire, quand l’éducation a été convenable, au lieu que le contraire arrive lorsqu’on la néglige ? Le jeune homme, élevé convenablement par la musique, ne saisira-t-il pas avec une étonnante sagacité ce qu’il y a de défectueux et d’imparfait dans les ouvrages de l’art et de la nature, et n’en éprouvera-t-il pas une impression juste et pénible ? Par cela même, ne louera-t-il pas avec transport ce qu’il y a de beau, ne le recueillera-t-il pas dans son ame pour s’en nourrir et devenir par là homme vertueux, tandis que tout ce qui est laid sera pour lui l’objet d’un blâme et d’une aversion légitimes, et cela dès la plus tendre jeunesse, avant de pouvoir s’en rendre compte au nom de la raison, de cette raison que plus tard, lorsqu’elle arrivera, il accueillera avec tendresse, parce qu’en vertu du rapport intime qui se trouve entre elle et l’éducation qu’il a reçue, elle lui apparaîtra sous des traits familiers ?” source