Il est curieux qu’un premier amour, si, par la fragilité qu’il laisse à notre cœur, il fraye la voie aux amours suivantes, ne nous donne pas du moins, par l’identité même des symptômes et des souffrances, le moyen de les guérir.
 Marcel Proust, La Prisonnière (1923). copier la citation

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Auteur Marcel Proust
Œuvre La Prisonnière
Thème fragilité identité
Date 1923
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/La_Prisonni%C3%A8re/Texte_entier

Contexte

“Vouloir connaître à tout prix ce qu’Albertine pensait, qui elle voyait, qui elle aimait, comme il était étrange que je sacrifiasse tout à ce besoin, puisque j’avais éprouvé le même besoin de savoir, au sujet de Gilberte, des noms propres, des faits, qui m’étaient maintenant si indifférents. Je me rendais bien compte qu’en elles-mêmes les actions d’Albertine n’avaient pas plus d’intérêt. Il est curieux qu’un premier amour, si, par la fragilité qu’il laisse à notre cœur, il fraye la voie aux amours suivantes, ne nous donne pas du moins, par l’identité même des symptômes et des souffrances, le moyen de les guérir. D’ailleurs, y a-t-il besoin de savoir un fait ? Ne sait-on pas d’abord d’une façon générale le mensonge et la discrétion même de ces femmes qui ont quelque chose à cacher ? Y a-t-il là possibilité d’erreur ?” source