Sans même s’arrêter à des relations d’une nature aussi particulière, ne voyons-nous pas tous les jours que l’adultère, quand il est fondé sur l’amour véritable, n’ébranle pas le sentiment de famille, les devoirs de parenté, mais les revivifie ? L’adultère introduit l’esprit dans la lettre que bien souvent le mariage eût laissée morte.
 Marcel Proust, La Prisonnière (1923). copier la citation

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Auteur Marcel Proust
Œuvre La Prisonnière
Thème mariage parenté
Date 1923
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/La_Prisonni%C3%A8re/Texte_entier

Contexte

“Du moins, en passant des années à débrouiller le grimoire laissé par Vinteuil, en établissant la lecture certaine de ces hiéroglyphes inconnus, l’amie de Mlle Vinteuil eut la consolation d’assurer au musicien dont elle avait assombri les dernières années une gloire immortelle et compensatrice. De relations qui ne sont pas consacrées par les lois découlent des liens de parenté aussi multiples, aussi complexes, plus solides seulement, que ceux qui naissent du mariage. Sans même s’arrêter à des relations d’une nature aussi particulière, ne voyons-nous pas tous les jours que l’adultère, quand il est fondé sur l’amour véritable, n’ébranle pas le sentiment de famille, les devoirs de parenté, mais les revivifie ? L’adultère introduit l’esprit dans la lettre que bien souvent le mariage eût laissée morte. Une bonne fille qui portera, par simple convenance, le deuil du second mari de sa mère n’aura pas assez de larmes pour pleurer l’homme que sa mère avait entre tous choisi comme amant. Du reste, Mlle Vinteuil n’avait agi que par sadisme, ce qui ne l’excusait pas, mais j’eus plus tard une certaine douceur à le penser.” source