Car la vieillesse d’une duègne ne rassure pas tant un amant jaloux que la vieillesse du visage de celle qu’il aime.
 Marcel Proust, La Prisonnière (1923). copier la citation

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Auteur Marcel Proust
Œuvre La Prisonnière
Thème
Date 1923
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/La_Prisonni%C3%A8re/Texte_entier

Contexte

“Qu’Albertine, en ayant l’air d’une enfant, fasse paraître Mme Bontemps plus jeune, c’est tout ce que celle-ci demande, et qu’Albertine aussi ne lui coûte rien, en attendant le jour où, en m’épousant, elle lui rapportera. Mais qu’Albertine parût moins jeune, moins jolie, fît moins retourner les têtes dans la rue, voilà ce que moi, au contraire, je souhaitais. Car la vieillesse d’une duègne ne rassure pas tant un amant jaloux que la vieillesse du visage de celle qu’il aime. Je souffrais seulement que la coiffure que je lui avais demandé d’adopter pût paraître à Albertine une claustration de plus. Et ce fut encore ce sentiment domestique nouveau qui ne cessa, même loin d’Albertine, de m’attacher à elle comme un lien.” source