Aussi actif pour autrui qu’il est indifférent à ses intérêts, s’il marche, c’est pour un ami. Pour ne pas mentir à son masque vraiment rabelaisien, il ne hait pas la bonne chère et ne la recherche point, il est à la fois mélancolique et gai.
 Honoré de Balzac, Illusions perdues (1843). copier la citation

ajouter
Auteur Honoré de Balzac
Œuvre Illusions perdues
Thème autrui recherche
Date 1843
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Illusions_perdues

Contexte

“Paresseux et fécond comme Rossini, obligé, comme les grands poètes comiques, comme Molière et Rabelais, de considérer toute chose à l’endroit du pour et à l’envers du contre, il était sceptique, il pouvait rire et riait de tout. Fulgence Ridal est un grand philosophe pratique. Sa science du monde, son génie d’observation, son dédain de la gloire, qu’il appelle la parade, ne lui ont point desséché le cœur. Aussi actif pour autrui qu’il est indifférent à ses intérêts, s’il marche, c’est pour un ami. Pour ne pas mentir à son masque vraiment rabelaisien, il ne hait pas la bonne chère et ne la recherche point, il est à la fois mélancolique et gai. Ses amis le nomment le chien du régiment, rien ne le peint mieux que ce sobriquet. Trois autres, au moins aussi supérieurs que ces quatre amis peints de profil, devaient succomber par intervalles : Meyraux d’abord, qui mourut après avoir ému la célèbre dispute entre Cuvier et Geoffroy-Saint-Hilaire, grande question qui devait partager le monde scientifique entre ces deux génies égaux, quelques mois avant la mort de celui qui tenait pour une science étroite et analyste contre le panthéiste qui vit encore et que l’Allemagne révère.” source