“ La vraie manière de se défaire d’un ennemi, c’est d’en faire un ami, en lui faisant sentir, par un procédé généreux, ce qu’il gagneroit à le devenir ; car faire un ami d’un homme qui étoit le contraire, n’est-ce pas tuer l’ennemi ? ”
Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation
Auteur | Francis Bacon |
---|---|
Œuvre | Essais de morale et de politique |
Thème | tuer ennemi |
Date | 1597 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | Traduit par Antoine de La Salle |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L... |
Contexte
“↑ Un Pape avouoit à un de ses confidens qu’il ne s’étoit élevé si haut qu’à la faveur de dix mille impertinences patiemment endurées, qu’en paroissant aux Cardinaux le sot qu’ils cherchoient pour la couronner, et régner sous son nom. L’homme supérieur à la colère et à la vengeance finit presque toujours par l’emporter sur ses rivaux ; car, tandis qu’on s’amuse à se venger, on n’avance pas. La vraie manière de se défaire d’un ennemi, c’est d’en faire un ami, en lui faisant sentir, par un procédé généreux, ce qu’il gagneroit à le devenir ; car faire un ami d’un homme qui étoit le contraire, n’est-ce pas tuer l’ennemi ? Quoi qu’en puisse dire cette multitude immense de glorieux et d’efféminés qui ont fait une vertu de la vengeance et de la susceptibilité, le seul mortel qui mérite le quadruple titre d’homme sage, d’adroit politique, d’habile méchanicien et de médecin prudent, c’est celui qui, en pardonnant les offenses, avec douceur et dignité, sait se faire, d’un ennemi, un ami ;”
source