Rien n’est plus exposé à l’envie, que ceux auxquels leur élévation donne de l’orgueil, et qui semblent n’être contens que lorsqu’ils peuvent étaler leur prétendue grandeur, soit par une fastueuse magnificence, soit en triomphant insolemment de tout opposant et de tout compétiteur.
 Francis Bacon, Essais de morale et de politique (1597). copier la citation

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Auteur Francis Bacon
Œuvre Essais de morale et de politique
Thème grandeur orgueil
Date 1597
Langue Français
Référence
Note Traduit par Antoine de La Salle
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_morale_et_de_politique_(trad._L...

Contexte

“et la plus sûre méthode qu’un personnage constitué en dignité puisse employer pour l’éteindre, c’est de laisser en place tous les subalternes, en respectant scrupuleusement tous les droits et les privilèges attachés à leurs emplois respectifs : moyennant ces ménagemens, tous ses inférieurs seront pour lui autant d’écrans qui le garantiront de l’envie. Rien n’est plus exposé à l’envie, que ceux auxquels leur élévation donne de l’orgueil, et qui semblent n’être contens que lorsqu’ils peuvent étaler leur prétendue grandeur, soit par une fastueuse magnificence, soit en triomphant insolemment de tout opposant et de tout compétiteur. Au lieu qu’un homme prudent sacrifie quelquefois à l’envie, en se laissant à dessein surpasser et effacer même, dans des choses auxquelles il attache peu d’importance. Il est vrai, néanmoins, qu’en jouissant d’une haute fortune, d’une manière franche et ouverte, mais sans faste et sans ostentation, on donne moins de prise à l’envie qu’en affectant une excessive simplicité et en se parant d’une artificieuse modestie.” source