La croyance à un principe immatériel et immortel, uni pour un temps à la matière, est si nécessaire à la grandeur de l’homme, qu’elle produit encore de beaux effets lorsqu’on n’y joint pas l’opinion des récompenses et des peines, et que l’on se borne à croire qu’après la mort le principe divin renfermé dans l’homme s’absorbe en Dieu ou va animer une autre créature.
 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1840). copier la citation

Contexte

“cependant, s’il fallait absolument qu’une démocratie fît un choix entre les deux, je n’hésiterais pas, et je jugerais que ses citoyens risquent moins de s’abrutir en pensant que leur âme va passer dans le corps d’un porc, qu’en croyant qu’elle n’est rien. La croyance à un principe immatériel et immortel, uni pour un temps à la matière, est si nécessaire à la grandeur de l’homme, qu’elle produit encore de beaux effets lorsqu’on n’y joint pas l’opinion des récompenses et des peines, et que l’on se borne à croire qu’après la mort le principe divin renfermé dans l’homme s’absorbe en Dieu ou va animer une autre créature. Ceux-là même considèrent le corps comme la portion secondaire et inférieure de notre nature ; et ils le méprisent alors même qu’ils subissent son influence ; tandis qu’ils ont une estime naturelle et une admiration secrète pour la partie immatérielle de l’homme, encore qu’ils refusent quelquefois de se soumettre à son empire.” source