Dans un état où d’un côté l’opulence seroit extrême, & de l’autre les impôts excessifs, on ne pourroit guere vivre sans industrie avec une fortune bornée. Bien des gens, sous prétexte de voyages ou de santé, s’exileroient de chez eux, & iroient chercher l’abondance dans les pays de la servitude même.
Une nation commerçante a un nombre prodigieux de petis intérêts particuliers
 Montesquieu, De l'esprit des lois (1748). copier la citation

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Auteur Montesquieu
Œuvre De l'esprit des lois
Thème servitude voyage
Date 1748
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/De_l%E2%80%99esprit_des_lois,_Garnier,_17...

Contexte

“comme elle manqueroit ainsi d’un grand nombre de marchandises que son climat lui refuseroit, elle feroit un commerce nécessaire, mais grand, avec les peuples du midi : & choisissant les états qu’elle favoriseroit d’un commerce avantageux, elle feroit des traités réciproquement utiles avec la nation qu’elle auroit choisie. Dans un état où d’un côté l’opulence seroit extrême, & de l’autre les impôts excessifs, on ne pourroit guere vivre sans industrie avec une fortune bornée. Bien des gens, sous prétexte de voyages ou de santé, s’exileroient de chez eux, & iroient chercher l’abondance dans les pays de la servitude même. Une nation commerçante a un nombre prodigieux de petis intérêts particuliers ; elle peut donc choquer & être choquée d’une infinité de manieres. Celle-ci deviendroit souverainement jalouse ; & elle s’affligeroit plus de la prospérité des autres, qu’elle ne jouiroit de la sienne.” source