Ceux à qui on ne donne rien, ne désirent rien ; ceux à qui on donne un peu, désirent bientôt un peu plus, & ensuite beaucoup. D’ailleurs, il est plus aisé de convaincre celui qui, ne devant rien prendre, prend quelque chose, que celui qui prend plus, lorsqu’il devroit prendre moins, & qui trouve toujours pour cela des prétextes, des excuses, des causes & des raisons plausibles.
 Montesquieu, De l'esprit des lois (1748). copier la citation

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Auteur Montesquieu
Œuvre De l'esprit des lois
Thème excuse raison
Date 1748
Langue Français
Référence
Note
Lien web https://fr.wikisource.org/wiki/De_l%E2%80%99esprit_des_lois,_Garnier,_17...

Contexte

“Il n’en faut prendre, disoit-il, ni pour les choses bonnes ni pour les mauvaises. C’étoit une mauvaise loi que cette loi Romaine [3] qui permettoit aux magistrats de prendre de petits présens, [4] pourvu qu’ils ne passassent pas cent écus dans toute l’année. Ceux à qui on ne donne rien, ne désirent rien ; ceux à qui on donne un peu, désirent bientôt un peu plus, & ensuite beaucoup. D’ailleurs, il est plus aisé de convaincre celui qui, ne devant rien prendre, prend quelque chose, que celui qui prend plus, lorsqu’il devroit prendre moins, & qui trouve toujours pour cela des prétextes, des excuses, des causes & des raisons plausibles. ↑ Recueil des voyages qui ont servi à l’établissement de la compagnie des Indes, tom. I. p. 80. ↑ Liv. XII. des lois. ↑ Leg. 6. §. 2. ss. ad Leg. Jul. reper. ↑ Munuscula. CHAPITRE XVIII. Des récompenses que le souverain donne.” source