“ Nous sommes idolâtres du vieux. Nous ne croyons pas aux richesses de l’âme, à son éternité, à son omniprésence. Nous ne croyons pas qu’il y ait dans le monde une force qui puisse rivaliser aujourd’hui avec ce qui était beau hier et le recréer. Nous ne pouvons nous décider à quitter ces vieilles tentes en ruine sous lesquelles nous trouvions abri, nourriture, plaisir et vie ”
Ralph Waldo Emerson, Compensation (1841). copier la citation
Auteur | Ralph Waldo Emerson |
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Œuvre | Compensation |
Thème | nourriture richesse |
Date | 1841 |
Langue | Français |
Référence | in "Essais : Premières séries" |
Note | Traduit par Émile Montégut |
Lien web | http://classiques.uqac.ca/classiques/Emerson_Ralph_Waldo/Essais_de_philo... |
Contexte
“Mais pour nous, dans l’état imprudent où nous vivons, pour nous qui demeurons et séjournons obstinément au lieu d’avancer, qui résistons au lieu d’entrer en coopération avec la divine expansion, c’est par secousses que s’opère cette croissance.
Nous ne pouvons nous séparer de nos amis ; nous ne voulons pas laisser partir nos anges, et nous ne voyons pas qu’ils ne disparaissent que pour céder la place aux archanges. Nous sommes idolâtres du vieux. Nous ne croyons pas aux richesses de l’âme, à son éternité, à son omniprésence. Nous ne croyons pas qu’il y ait dans le monde une force qui puisse rivaliser aujourd’hui avec ce qui était beau hier et le recréer. Nous ne pouvons nous décider à quitter ces vieilles tentes en ruine sous lesquelles nous trouvions abri, nourriture, plaisir et vie ; [189] nous ne pouvons croire que l’esprit puisse de nouveau nous abriter, nous nourrir, nous fortifier. Nous ne pouvons imaginer quelque chose d’aussi cher, d’aussi doux, d’aussi aimable. Mais c’est en vain que nous nous asseyons et que nous pleurons.”
source