Si cet état eût pu durer toujours, vous auriez trouvé le bonheur suprême. Mais tout ce qui tient à l’homme se sent de sa caducité ; tout est fini, tout est passager dans la vie humaine : & quand l’état qui nous rend heureux dureroit sans cesse, l’habitude d’en jouir nous en ôteroit le goût.
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“Vous avez plus joui par l’espérance que vous ne jouirez jamais en réalité. L’imagination qui pare ce qu’on désire l’abandonne dans la possession. Hors le seul être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. Si cet état eût pu durer toujours, vous auriez trouvé le bonheur suprême. Mais tout ce qui tient à l’homme se sent de sa caducité ; tout est fini, tout est passager dans la vie humaine : & quand l’état qui nous rend heureux dureroit sans cesse, l’habitude d’en jouir nous en ôteroit le goût. Si rien ne change au dehors, le cœur change ; le bonheur nous quitte, ou nous le quittons. "
"Le temps que vous ne mesuriez pas s’écouloit durant votre délire. L’été finit, l’hiver s’approche. Quand nous pourrions continuer nos courses dans une saison si rude, on ne le souffriroit jamais.” source