Celui qui sent le besoin qu’il a du secours des autres, & qui ne cesse d’éprouver leur bienveillance, n’a nul intérêt de les tromper ; au contraire, il a un intérêt sensible qu’ils voient les choses comme elles sont, de peur qu’ils ne se trompent a son préjudice.
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“L’autre a lieu quand on promet ce qu’on n’a pas dessein de tenir, & en général quand on montre une intention contraire à celle qu’on a. Ces deux mensonges peuvent quelquefois se rassembler dans le même [11]; mais je les considère par ce qu’ils ont de différent.
Celui qui sent le besoin qu’il a du secours des autres, & qui ne cesse d’éprouver leur bienveillance, n’a nul intérêt de les tromper ; au contraire, il a un intérêt sensible qu’ils voient les choses comme elles sont, de peur qu’ils ne se trompent a son préjudice. Il est donc clair que le mensonge de fait n’est pas naturel aux enfants ; mais c’est la loi de l’obéissance qui produit la nécessité de mentir, parce que l’obéissance étant pénible, on s’en dispense en secret le plus qu’on peut, et que l’intérêt présent d’éviter le châtiment ou le reproche l’emporte sur l’intérêt éloigné d’exposer la vérité.” source