C’est à force de nous travailler pour augmenter notre bonheur, que nous le changeons en misère. Tout homme qui ne voudroit que vivre, vivroit heureux ; par conséquent il vivroit bon ; car où seroit pour lui l’avantage d’être méchant?
 Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation (1762). copier la citation

Contexte

“S’il étoit assez sage pour compter ce surplus pour rien, il aurait toujours le nécessaire, parce qu’il n’auroit jamais rien de trop. Les grands besoins, disoit Favorin [2] , naissent des grands biens ; & souvent le meilleur moyen de se donner les choses dont on manque est de s’ôter celles qu’on a. C’est à force de nous travailler pour augmenter notre bonheur, que nous le changeons en misère. Tout homme qui ne voudroit que vivre, vivroit heureux ; par conséquent il vivroit bon ; car où seroit pour lui l’avantage d’être méchant? Si nous étions immortels, nous serions des êtres très misérables. Il est dur de mourir, sans doute ; mais il est doux d’esr qu’on ne vivra pas toujours, et qu’une meilleure vie finira les peines de celle-ci.” source