“ Même dans le bas peuple (qui au point de vue de la grossièreté ressemble si souvent au grand monde) , la femme, plus sensible, plus fine, plus oisive, a la curiosité de certaines délicatesses, respecte certaines beautés de sentiment et d’art que, ne les comprît-elle pas, elle place pourtant au-dessus de ce qui semblait le plus désirable à l’homme, l’argent, la situation. ”
Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919). copier la citation
Auteur | Marcel Proust |
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Œuvre | À l'ombre des jeunes filles en fleurs |
Thème | curiosité beauté |
Date | 1919 |
Langue | Français |
Référence | |
Note | |
Lien web | https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%80_l%E2%80%99ombre_des_jeunes_filles_... |
Contexte
“Elle ne se rendait pas compte que pour bien des jeunes gens du monde, lesquels sans cela resteraient incultes d’esprit, rudes dans leurs amitiés, sans douceur et sans goût, c’est bien souvent leur maîtresse qui est leur vrai maître et les liaisons de ce genre la seule école morale où ils soient initiés à une culture supérieure, où ils apprennent le prix des connaissances désintéressées. Même dans le bas peuple (qui au point de vue de la grossièreté ressemble si souvent au grand monde) , la femme, plus sensible, plus fine, plus oisive, a la curiosité de certaines délicatesses, respecte certaines beautés de sentiment et d’art que, ne les comprît-elle pas, elle place pourtant au-dessus de ce qui semblait le plus désirable à l’homme, l’argent, la situation. Or, qu’il s’agisse de la maîtresse d’un jeune clubman comme Saint-Loup ou d’un jeune ouvrier (les électriciens par exemple comptent aujourd’hui dans les rangs de la Chevalerie véritable) , son amant a pour elle trop d’admiration et de respect pour ne pas les étendre à ce qu’elle-même respecte et admire ;”
source